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Ces blessures de maman

 

Il y a des jours comme ça, où je me sens en échec dans mon rôle de mère. Bon, en vrai ça arrive régulièrement, et pour différentes raisons. Aujourd'hui je veux vous parler d'une tendance que je me découvre, à crier un peu trop sur mon fils lorsqu'il me fait perdre patience... Oui je sais, c'est mal...

Il suffit parfois d'un rien, une journée mal emmanchée, un pleur ou un gémissement de trop, une sur-sollicitation alors que j'aurais 1000 choses à faire, un surcroit d'excitation du lionceau, et bam, je perds patience et hausse le ton. Je sais bien que ça ne sert à rien, et qu'hurler à un enfant d'arrêter de hurler c'est complètement contre-productif... Hurler tout court d'ailleurs. Mais parfois je n'arrive tout simplement pas à faire autrement. Et, bien évidemment, juste après je m'en veux...

Et comme ça, l'air de rien, il m'est arrivé l'une des plus grosse claques émotionnelle de ma vie.

 



L'autre jour, je devais absolument terminer un travail pour le boulot et le lionceau ne me laissait pas une seule seconde de répit (pleurs, bêtise sur bêtise pour attirer mon attention, cris dans l'oreille à base de "il fauuuuuut que tu joueeeeeeees avec mouaaaaaa !!", tirage sur le bras, tapotage intempestif sur mon clavier... Bref, j'avais beau essayer de le raisonner et de lui expliquer que j'avais juste besoin de 10 minutes pour envoyer un mail, rien n'y faisait, il ne pouvait tout simplement pas patienter. J'ai laissé la situation monter en mayonnaise en n'arrêtant pas de râler après lui, exigeant qu'il se calme, et ce qui devait arriver arriva : j'ai fini par péter un plomb et lui dire que j'en avais assez de lui... Sans prendre conscience sur le moment que cette phrase est juste horrible à dire à son enfant. Et là, il s'est mis à éclater en sanglots. En vrais sanglots, de tristesse, pas le genre de gémissements qu'il feint lorsqu'il est contrarié. Il a enfouis sa tête dans ses bras sur la chaise voisine et a échappé un "mais je voulais que tu sois mon amie".

A cet instant j'ai pris conscience qu'il vivait cette situation comme un rejet pur et simple de ma part, comme si je ne voulais soudain plus de lui. 10 minutes pour envoyer un mail, pour moi ça ne semblait pas être la lune, mais pour lui, 10 minutes où je le repoussais sans qu'il comprenne pourquoi (j'avoue qu'un mail c'est un concept plutôt abstrait pour un enfant de deux ans et demi), c'était juste une éternité... Ce qu'il a retenu de ce qui se passait c'est "maman ne veut plus être mon amie". C'était comme si je lui avait brisé le coeur. Je savais qu'un jour viendrait où, comme chacun de nous, il expérimenterait le rejet de la part d'un copain ou d'une copine, mais je n'avais jamais imaginé que ce serait si tôt, et que c'est moi qui en serait l'auteure. J'aurais pu en pleurer. J'ai évidemment immédiatement tout arrêté pour lui faire un gros câlin, m'excuser, lui dire combien je l'aime et combien il compte pour moi. J'ai pris le temps de lui expliquer ce qu'était ce mail et pourquoi il était important. Il est finalement vite passé à autre chose, mais moi ça m'a travaillé toute la nuit.

Il a beau être très intelligent (je le pense sincèrement... mais je suis sa mère donc bon), il n'est encore qu'un petit garçon en pleine "construction" émotionnelle. J'oublie parfois son extrême sensibilité et je réalise que je lui en demande parfois trop... Ou que je lui demande mal, pas comme il faudrait.

Je ne pensais pas que je serais ce genre de mère. J'avais imaginé que je saurais garder le contrôle et ne me laisserais submerger que dans des cas extrêmes et rares (encore ces fameuses certitudes qui volent en éclat quand on devient parent). Je connais bien le pouvoir des mots et surtout sur les enfants. Je me suis détestée de lui avoir dit ça et d'avoir ainsi perdu patience... Je m'étais jurée de ne jamais faire passer le travail avant mon fils. La vérité est que quelques fois on n'a pas le choix, et si je veux continuer à avoir un travail, et à faire du bon travail, consciencieusement, il arrivera encore plus d'une fois où je devrais mettre mon fils de côté quelques instants. Il va falloir que j'apprenne à gérer ces situations.

Mon fils aussi a encore beaucoup à apprendre, notamment que le confinement n'était pas un mode de fonctionnement durable et que je ne peux pas être toute ma vie à sa disposition au moment où il l'a décidé.

Bref, on va tâcher de travailler un peu notre patience lui et moi !

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