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La quarantaine

Alors, donc, j’ai 40 ans... Bah voilà. On y est.

Je vous mentirais si je vous disais que ça ne m’a pas un peu piquée. Mais pourquoi d'ailleurs ? 

 

 

Quand j'étais enfant, 40 ans ça me paraissait tellement loin ! Pour moi, à cet âge on était déjà vieux, on avait déjà accompli ce qu'on devait, il ne restait plus qu'à ronronner gentiment sur ses acquis... (Ha ! La blague... !)

J'essaie de me souvenir de comment, enfant, j'imaginais ma vie à 40 ans. Je crois que c'était très basique et très cliché. Je me voyais vivre dans une jolie maison avec mon compagnon et nos deux enfants : une fille et un garçon. Nous aurions un chat, peut-être même un chien. Nous partagerions des soirées avec des amis et des petits déjeuners en famille, sur la terrasse ensoleillée, façon publicité Ricoré. Je ne me préoccupais pas de savoir quel métier je ferais, car c'était accessoire pour moi : la vraie vie n'était pas dans le travail, mais dans l'amour de ses proches. Peut-être parce que je n'ai pas eu le modèle de parents s'épanouissant dans leur vie professionnelle ? Peut-être parce que j'ai toujours eu un grand besoin d'amour ?

Aujourd'hui, je ne suis pas exactement dans l'accomplissement de mes rêves stéréotypés d'enfant... et c'est très bien ! Les attentes et les envies évoluent. Et en vrai, même si le point central de mon existence actuelle reste mes enfants et mon compagnon, j'aspire à bien d'autres objectifs pour moi-même que juste de "ronronner sur mes acquis". Mon développement personnel et professionnel ont pris de l'importance, au point d'être au rang 2 de ma vie aujourd'hui. Je n'en suis pas entièrement satisfaite pour autant, je préfèrerais un meilleur équilibre entre vie de famille / amitiés (si indispensables pour moi) / vie professionnelle. Mais on fait ce qu'on peut !

 

On fait ce qu'on peut

S'il y a bien une chose que j'ai apprise au fil de ces 40 dernières années (ah là là, ça fait tellement "conseil de vieille sage" d'écrire ça !!), c'est qu'on ne peut pas tout maîtriser... Et même, il n'est PAS souhaitable de tout maîtriser car ce n'est pas ça la vie ! La vie c'est la surprise, les rebondissements, les imprévus, les impondérables, les chemins de traverse. La vie c'est justement le scénario que tu n'avais pas prévu. C'est l'alchimie entre des opportunités, parfois improbables, qui se présentent à toi et le grain de folie suffisant pour oser s'y jeter à corps perdu. Tantôt pour du meilleur, tantôt débouchant sur une déconvenue. Mais toujours pour avancer. Vivre c'est accepter de prendre des risques et la possibilité de se tromper. Parce qu'en vrai, c'est OK de se tromper et il n'y a rien de grave à cela. C'est aussi comme ça qu'on apprend et qu'on grandit. J'ai abandonné l'idée qu'il y avait forcément UN chemin idéal à suivre et qu'il ne fallait pas se tromper.

Au fil de ces 40 ans d'existence, j'ai appris à mieux m'écouter, à me faire confiance, à faire confiance à la vie, à lâcher prise... Bien sûr, tout n'est pas parfait et si j'en suis arrivée là aujourd'hui c'est aussi parce que j'ai rencontré sur le chemin les bonnes personnes avec lesquelles une certaine forme d'introspection a été possible et surtout, qui ont su créer un climat de confiance et de sécurité nécessaires autour de moi pour me permettre de lâcher du leste. J'apprends encore à me lâcher la grappe d'ailleurs, à accepter de faire des erreurs, de ne pas tout contrôler, de ne pas être toujours au top de moi-même. Ne pas être une compagne/mère (SURTOUT mère)/amie/quarantenaire parfaite. Et franchement, être indulgent avec soi même, ce n'est pas évident tous les jours, je dirais même que c'est mon plus grand défit. Mais je l'ai compris, et j'y travaille. "Lâche-toi la grappe, tu fais du mieux que tu peux".

J'ai vu une vidéo récemment de la jeune youtubeuse Olympe, que j'aime beaucoup et dont le parcours de vie et la résilience sont une vraie source d'inspiration pour moi. Elle disait une chose que je trouve très juste : plutôt que de se poser des objectifs à longueur de temps ("il faut que je fasse ceci", "je dois arrêter de faire cela..."), il vaut mieux impulser ses actions du quotidien par de petites phrases positives et bienveillantes avec soi-même. Une sorte de mantra personnel qui va aller activer l'envie et l'énergie, ou, dans mon cas, alléger la culpabilité que j'ai toujours sur tout. Je vais faire de "Lâche-toi la grappe, tu fais du mieux que tu peux" un de mes mantra quotidien. 

Et puisqu'on en est à une forme de bilan, il y a, par ailleurs, des choses de la petite moi de l'époque (celle pour qui les 40 ans étaient loiiiiiiin) que j'ai su garder et cultiver. Je me suis par exemple toujours révoltée, pour toutes les choses qui me heurtaient. En grandissant, même si moins de choses me blessent, j'ai continué à me dresser pour défendre ce qui me semble juste ou essentiel. Et le fait de devenir mère, a même en réalité soufflé sur les braises de la révolte. Parce qu'aujourd'hui, j'ai le sentiment de me battre non plus pour moi, mais pour l'avenir de mes garçons. Il y a un tas de combats que je ne me serais jamais imaginée mener à 40 ans. 

De nombreuses personnes que j'ai pu croiser dans ma vie, mon compagnon en première ligne, ont contribué à faire de moi qui je suis. Je crois que je n'ai jamais vraiment exprimé ici à quel point ma moitié m'aide à transformer l'impossible en possible, à changer mes frustrations en actions, à entreprendre, malgré les doutes et les risques d'échec. Avec lui, j'ai appris a cultiver le sentiment d'accord avec moi-même et à assumer mes choix sur cette voie. Il faudra que je songe à lui dire merci pour tout ça...

Avoir 40 ans pour moi, donc, ce n'est finalement pas si pire... J'ai atteints certains objectifs de vie que je m'étais fixé comme trouver le parfait compagnon de route pour moi, avoir des enfants, un joli chez-moi qui me correspond. Et le plus drôle c’est que tout est venu à moi sans préméditation, par le hasard des opportunités et rencontres : mes amitiés, la rencontre avec mon mari, mes enfants, le fait d'aller vivre en Allemagne, mon job actuel qui me plaît et m’apporte beaucoup, les projets sur lesquels je travaille en parallèle...

 

C'est quoi le problème avec le fait d'avoir 40 ans, au fait ?

C'est drôle comme j'ai pu appréhender cet anniversaire-là. Prenons le temps d'essayer de comprendre 5 min.
Est-ce que c'est parce que, symboliquement, c'est comme si j'étais arrivée à la moitié de ma vie ? Personne ne peut savoir quelle sera la longueur de son existence évidemment, mais ce n'est pas trop exagérer que d'imaginer vivre jusqu'à 80 ans. Comme si, ça y est, j'étais arrivée au sommet, et que désormais la suite de mon existence n'allait être qu'un déclin jusqu'à la fin... Tout ceci n'est qu'une vue de l'esprit car comme dirait mon compagnon, avoir 40 ans, dans nos pays occidentaux et avec notre niveau de vie et d'accès aux soins, ce n'est pas un fardeau, c'est plutôt une chance ! Il y a des gens qui rêveraient d'atteindre cet âge. 

Le problème avec les 40 ans, réside surtout dans les injonctions de la société (encore elles !). J'enfonce une porte ouverte (et je m'inscrit définitivement dans la case des quarantenaire) mais, d'autant plus avec l'avènement des réseaux sociaux où il faut sans cesse montrer une image parfaite de soi, être instagrammable en toutes circonstances, être "liké", avoir des "vus". Impossible d'échapper à la comparaison aux autres, ni à la critique sans visage dès lors qu’on ne coche pas toutes les petites cases du formulaire des normes conventionnelles. A 40 ans, pour une femme en tout cas, c'est tout ou rien : soit tu fais parti du top des working mum qui ont réussi ou qui entreprennent 20000 choses, qui sont toujours apprêtées, avec un corps éternellement jeune, pas une ride, pas un cheveux blanc, qui font du sport, aucun stigmate sur leur corps même en ayant porté la vie pendant 9 mois... Soit tu appartiens à celles qui sont "has-been", et dont on n'écoute plus l'opinion parce que de toute façon elles sont dépassées, elles ne sont plus aussi "fraîches" et disponibles. Au mieux, tu fais parti d'une troisième catégorie de "bobo" ou "peace&love" marginales qui vivent en dehors de tout...
Tu passes un cap aussi. Quand tu es une femme on te fait comprendre que tu as désormais atteint ta date limite de péremption. Si tu n’as pas eu d’enfant c’est trop tard !! 

Oui je grossi volontairement le trait ! Ne vous méprenez pas, je ne suis pas en souffrance ni aigrie ici, je ne fais que dépeindre ce que je constate d'une société qui me pèse parfois. En réalité, j'ai la chance d'être suffisamment bien dans mes basket aujourd'hui et bien entourée pour que la pression sociale me laisse relativement indifférente. Je suis loin d'Instagram, TikTok et autres réseaux pernicieux (OMG, c'est tellement bobo peace&love de dire ça !!). 

J'étais tentée d'écrire "40 is the new 30" comme j'aime à plaisanter dernièrement, mais ce n'est pas tout à fait vrai quand même. Oui, ma génération fait des enfants de plus en plus tard, ce qui, de fait, décale toutes nos perspectives. Ma mère a eu mon grand frère à 24 ans, j’ai eu mon aîné à 33, soit presque 10 ans plus tard qu’elle. Je n'ai donc pas l'impression d'avoir l'état d'esprit de quelqu'un de 40 ans. Mais en réalité je le sens bien que je n'ai plus 30 ans non plus. Mon corps n'est plus le même, il n’est plus aussi souple, réactif, "à toute épreuve" qu'avant.

Non, je ne me sens plus comme à 30 ans. Mais je l'accepte. Il y a encore un bon bout de chemin à parcourir, alors fichons-nous la paix, on fait du mieux qu'on peut.

 

 

 

 

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