Daily routine

Il y a quelques années je vous avais parlé du Semainier pour enfants que j'avais réalisé pour mon ainé, afin de l'aider à mieux visualiser les différents moments de la semaine. Cet article est à aujourd'hui celui que vous consultez le plus sur mon blog ! 

Aujourd'hui je souhaite vous parler d'un autre outil fort utile pour aider son enfant à appréhender ses journées et à s'autonomiser : la "Daily routine" ou "routine quotidienne" pour les non anglophones.

Qu'est-ce qu'une routine ?

Une routine est un outil qui permet à l'enfant de visualiser rapidement les événements qui se répètent quotidiennement, bien souvent à la même heure. Il en existe différentes sortes, différents modèles, avec des cases à cocher, des smiley à coller, des pions à avancer, etc...

Lorsqu'elle est bien faite, la routine est à la fois ludique et éducative. Elle permet à l'enfant de mieux comprendre comment s'articule une journée et ainsi de mieux appréhender les événements à venir. En cela, elle participe à rassurer et sécuriser l'enfant.
C'est aussi un fabuleux moyen de commencer à autonomiser son enfant, à lui donner l'habitude de réaliser les tâches quotidiennes par lui-même.

On peut commencer à tout âge et à tout moment, on peut aussi s'en passer. Tout dépend de l'enfant, de sa maturité, de son envie, etc...

Comme je l'expliquais en introduction, nous avions pendant un temps une routine à long terme qui offrait à notre fils un aperçu de sa semaine. Il avait adoré l'utiliser et cela l'avait aidé notamment à mieux comprendre quel jour on était, qui venait le chercher au Kindergarten et quand, et comment se composait ses journées entre matinée, repas, sieste, après-midi, nuit. Car il avait notamment du mal à se situer dans le temps, croyant par exemple qu'après une sieste c'était un autre jour qui commençait. Le semainier lui a donc été bénéfique pour ça.

Pourtant, malgré cette expérience positive, je n'avais encore jamais mis en place de routine quotidienne. 

Alors pourquoi commencer à 6 ans ?

Non pas que j'aie de nombreuses heures à tuer en cette rentrée mouvementée, mais il se trouve que cet outil s'est presque imposé à nous naturellement avec l'entrée en CP et le petit chamboulement que cela a provoqué chez mon ainé. En effet, même si l'école choisie, dont les pédagogies éducatives douces se basent sur le modèle finlandais, est fantastique, il n'en reste pas moins que le passage vers ce "monde des grands" a provoqué quelques difficultés pour mon petit garçon.
Jusque-là, scolarisé en Kindergarten en Allemagne, il évoluait dans un univers plutôt "préservé", où les enfants ont l'habitude de faire ce qui leur plait quand ça leur plait et ne sont jamais forcés de rien. Or, l'entrée en CP change un peu la donne...

L'une des remarques de la maitresse lors de l'entretien pédagogique de rentrée a été "E. ne participe pas beaucoup à la vie de la classe et aux tâches communes (exemple : installer les activités, ranger, etc...). Comment ça se passe à la maison ?". Et là, soudain, je me suis pris en pleine tête toute la réalité des choses... Bon sang mais c'est vrai... ! Je suis une vraie mère poule, mon fils ne fait rien à la maison ! Jusque là nous ne lui avons jamais vraiment demandé de participer aux tâches collectives, même pas celles qui lui incomberaient naturellement comme le rangement de sa salle de jeux par exemple. J'ai tellement toujours besoin que tout soit parfaitement rangé à sa place (et vite!) que je fais tout à sa place... Comment j'ai pu ne pas me rendre compte de ça et de son effet pervers ?? 

Bon, il n'est jamais trop tard pour se remettre en question, hein ! Le seul risque c'est que la transition soit peut-être un peu plus brutale pour l'enfant.

J'ai donc décidé de faire davantage participer mon ainé, et avec cela j'accepte donc que tout ne soit pas parfaitement réalisé... *Le lâcher prise...*.
J'ai mis par écrit les différentes étapes de soirée et matinée et les tâches que nous réalisions pour la plupart ensemble (ou qu'il fallait que je rappelle constamment à mon fils pour qu'elles soient réalisées en autonomie). J'y ai ajouté des éléments de participation systématique à la vie commune.

Notre routine

Voici donc à quoi ressemblent les routines matin et soir de mon aîné. Elles sont, bien sûr, adaptées à notre rythme familial et à notre propre organisation. Je ne prétends pas détenir la vérité absolue sur l'Organisation familiale (avec un grand O). C'est juste pour vous donner un exemple si l'idée d'une routine vous plait et que vous ne savez pas trop à quoi ça peut ressembler.

Ces deux routines sont mises sous pochette transparente et affichées dans la pièce à vivre. Il y a avec ça un système de petit autocollant smiley repositionnable au fil de l'avancement des tâches, pour ajouter un peu de fun dans tout ça et permettre à mon garçon de mieux visualiser où il en est (il pourrait facilement manquer des étapes). Ca fait un peu comme un jeu de société où on avance son pion de case en case... 

Vous aurez peut-être remarqué "Méditation" dans la routine du matin, juste avant le départ pour l'école. Ce n'est pas banal, et ça ne va pas se retrouver dans les routines de toutes les familles. A vrai dire, c'est tout nouveau pour nous, je ne sais pas encore si on va la garder. Ca fait parti d'une idée qu'on teste avec mon mari pour, là encore, essayer de donner à notre fils des outils et réflexes pour apprendre à mieux gérer ses émotions. Nous en reparlerons dans un prochain article.

Il y a sans doute des matins et/ou des soirs où nous n'aurons pas le temps de suivre la routine à la lettre, ou pas dans cet ordre là. Ce n'est pas bien grave. L'idée est surtout de donner de bons réflexes à mon fils et de l'accompagner vers plus de responsabilisation et de participation à la vie commune. Et si, par la même occasion, ça peut me libérer du temps de cerveau (et du temps tout court), alors c'est tout bénef' !

Premiers retours

Au moment de l'écriture de ce blog, cela fait une semaine que les routines sont en place chez nous. Elles ont été immédiatement adoptées par notre garçon qui se plait non seulement à déplacer le petit pion d'une tâche à une autre, mais se découvre en plus une grande fierté à réaliser des tâches en autonomie ET à aider ses parents dans le fonctionnement global de la famille. C'est une belle surprise pour nous et c'est tellement appréciable ! "Maman, qu'est-ce que je peux faire encore pour t'aider ?" *love*. Je suis tellement fière de lui. J'espère que cette habitude va rester, car au final, je me rend compte à quel point ce n'était pas lui rendre service que de tout gérer moi-même.

Par ailleurs, c'est fou comme cette autonomisation nouvelle a simplifié toute l'organisation familiale. Les soirées se déroulent sans heurt, j'arrive à préparer le diner sans stresser, on se dégage du temps de qualité pour jouer, lire ensemble, discuter. On passe tous des soirées beaucoup plus zen. Je n'aurais jamais pensé que ça aurait un impact aussi positif et aussi rapidement. Et bénéfice collatéral que je n'avais pas vu venir : cela donne en plus un exemple et ancre les bons réflexes auprès de notre petit dernier aussi, qui, du haut de ses deux ans, s'est mis de lui-même à débarrasser son assiette et m'aider à mettre la table, pour faire comme son grand frère.

Vraiment, je suis agréablement surprise et j'avais envie de vous partager cette réussite.

Prochaine étape : actualiser le semainier pour mon petit dernier et, pourquoi pas, lui prévoir une version simplifiée de routine, rien que pour lui.

À retenir

• Les routines apportent un sentiment de sécurité et de confiance à votre enfant.
• Elle vont faciliter l'organisation familiale et participer à apaiser l'ambiance générale.
• Il est plus facile pour un enfant de suivre ensuite des consignes en garderie ou à l’école s’il a déjà connu des routines à la maison.
• Il n’est jamais trop tard pour mettre en place une routine avec votre enfant.