Allergies

Dans ma famille, personne n'est allergique à rien. On a toutes sortes d'autres problématiques de santé mais ça, on ne connait pas. Alors quand mon fils cadet s'est un jour mis à avoir des plaques rouges et boursoufflées à la suite de la prise d'un antibiotique, puis une seconde fois au point de ne plus pouvoir ouvrir les yeux après avoir été en contact avec on ne sait quelle substance, ça a été la panique à bord pour moi.
 

Réaction cutanée chez le mini lion

Comment protéger mon enfant d'une menace invisible ? Comment le mettre en sécurité si je ne sais même pas ce qui est susceptible de lui causer du mal autour de nous ? Pendant quelques temps après les incidents, je guettais toute apparition de rougeur suspecte, je n'osais plus proposer au mini lion de nouvelles choses à manger, j'y réfléchissais à deux fois avant de l'emmener jouer dehors... car et si c'était le pollen ?

Quand il a recommencé à se grater après avoir mangé du Boursin aux noix, notre pédiatre, qui a la bonne idée d'être également allergologue, nous a recommandé de venir au cabinet passer quelques tests sur les "grands standards" allergènes, histoire d'en avoir le cœur net.

Dans cet article, on parle allergie, test cutané du "prick test", PAI.

Qu'est-ce qu'une allergie ?

L’allergie est une réaction dite "inadaptée" de l’organisme exposé à une substance étrangère normalement bien tolérée. On appelle cette substance un allergène.

Lors d'une première exposition à un allergène, l'organisme produit des anticorps particuliers qui vont identifier l'allergène en cause et se fixer sur certaines cellules de défense de l’organisme. Cette période de sensibilisation ne s'accompagne d'aucun symptôme et sa durée est variable. C'est ainsi que certaines personnes racontent être "devenues allergiques" sur le tard.

Par la suite, lors d'un nouveau contact avec l'allergène, les anticorps vont entrer en action, entraînant la libération de médiateurs comme l’histamine. Cela provoque une réaction inflammatoire et des symptômes (rhinite, crise d'asthme, ou dans notre cas : irruptions cutanées...) vont apparaître, le plus souvent en quelques minutes (moins de deux heures) : c'est la réaction allergique.

Source : Assurance maladie

Comment tester son enfant ?

Il existe différents types de tests, cutanés ou sanguins, je vais vous parler du seul que j'ai expérimenté : le test cutané dit prick test.

Le concept : l'allergologue va choisir une partie de peau saine (avant-bras, bras, dos) et la mettre en contact avec un échantillon concentré de substances allergènes, pour tester la réaction du corps. 

Conditions préalables 

Evidemment, pour ne pas fausser le test, il est demandé de ne pas administrer d'antihistaminique à l'enfant dans les 48h qui précèdent le rendez-vous. Dans la même idée, il vaut mieux éviter juste avant de mettre l'enfant en contact avec une substance incriminée ou supposée allergène. 

Si l'on suspecte un aliment ou une substance en particulier d'être à l'origine d'une réaction, il est recommandé de l'apporter avec soi lors du test cutané. Dans notre cas, nous avons dû apporter une croquette de chat car c'est suite à un contact avec celle-ci que notre Numérobis s'est mis à gonfler la deuxième fois.

Information utile : il est tout à fait possible de congeler la substance incriminée (par exemple un échantillon des aliments ingérés si on ne sait pas lequel est réellement responsable de la réaction) jusqu'au moment du test, cela n'a apriori pas d'incidence sur la qualité de l'échantillon.

Mes conseils de maman : idéalement, prévoyez d'habiller votre enfant avec des manches courtes pour faciliter l'accès aux avant-bras et bras. Je vous suggère d'apporter un doudou, une tétine, de quoi réconforter votre enfant, de même qu'un jouet, un livre, ou de quoi détourner son attention durant le test.

Déroulé du test

L'allergologue désinfecte d'abord les parties du corps choisies pour le test. Dans le cas de Numérobis, ses deux avant-bras droit et gauche. 
Il va ensuite marquer le bras de repères au stylo (spécial chirurgie, non allergène évidemment) : des petits points à côté desquels il va inscrire des initiales ou quelques lettres pour se souvenir de ce qui est testé.

Une fois la peau balisée, l'allergologue dépose une goutte de concentré d'allergène devant le repère associé et va alors piquer l'endroit avec une petite lancette.

Même si ce n'est pas sensé être très douloureux aux dires du médecin, ce n'est visiblement pas des plus agréable pour autant. A titre d'information : mon fils a dit systématiquement "aïe" à chaque pic, et à la fin pleurait à chaudes larmes rien qu'en voyant la lancette arriver. J'en conclue donc que ça n'a pas été une partie de plaisir. Heureusement, on ne teste que les grands classiques des allergènes et les substances pour lesquelles on a un doute, et la phase des pics a duré 5-6 minutes grand maximum.

Pour éviter que les liquides ne se mélangent et faussent là encore le résultat, c'est une lancette différente qui est utilisée à chaque pic et un coton différent pour essuyer ensuite chaque goutte.

Pour Numérobis, voici ce qui a été investigué : 

• la fameuse croquette de chat incriminée (et qui n'a rien donné 🤷‍♀️ ...)
• les acariens
• les moisissures
• les poils de chats
• les poils de chien
• le bouleau
• le noisetier
• les noisettes
• les noix
• les arachides
• les œufs
• le poisson
• le maïs
• le soja
• le blé
• le lait

Sur chaque bras, un espace est réservé pour servir de témoin : d'un côté une substance hautement allergène pour indiquer la réaction positive, de l'autre côté une substance neutre pour évaluer la réaction "normale" du corps à un stimuli (le témoin de la réaction négative).

Ci-dessous (premier repère en bas à droite), le témoin d'une réaction positive chez mon fils :

Les résultats et les suites à donner

Une fois les pics réalisés, la réponse ne tarde pas. En quelques minutes on voit des papules se former à l'endroit du test (la peau devient rouge et boursoufflée). Il convient cependant d'attendre 15 minutes pour voir si la réaction perdure ou non et interpréter ainsi le résultat. On estime qu'il y a un positif si in fine la papule est au moins supérieure de 3 mm au témoin négatif.

Avant même d'interpréter les résultats, Numérobis s'est mis à vouloir se gratter le bras et à se frotter les yeux. On se doutait que quelque chose avait provoqué une réaction. Sur l'ensemble des tests réalisés, notre pédiatre a déterminé que mon fils était allergique aux noix, noisettes et poils de chiens dans une moindre mesure. Bonne nouvelle cependant, a priori la réponse immunitaire n'est pas non plus démesurée et le risque d'une réaction grave (choc anaphylactique) est faible. La recommandation est simplement d'éviter ces aliments pour le moment et d'être attentifs à tout autre aliment qui pourrait à l'avenir provoquer une réaction. Dans l'intervalle, nous devons prévoir d'avoir toujours à proximité un antihistaminique pour pouvoir lui administrer dans le cas d'une nouvelle réaction. 

D'après notre pédiatre, 80% des allergies infantiles auront disparu à l'âge de 6 ans. Reste à espérer que Numérobis ne sera pas privé de noix et noisettes (coucou le Nutella !) toute sa vie.

Et nous repartons avec un joli PAI, projet d'accueil individualisé, à suivre par la crèche... cette même crèche qui, rappelez-vous, refuse de suivre les recommandations du médecin ne serait-ce que pour administrer un Doliprane en cas de fièvre ou une goutte dans les yeux en cas de conjonctivite au motif qu' "on n'est pas un hôpital ici madame, si votre enfant est malade il a besoin de vous et doit rester à la maison". Notre pédiatre nous confirme qu'évidemment en France, le protocole PAI émane du gouvernement et s'impose aux crèches (notre crèche, même si elle est franco-allemande, est bel et bien située sur la rive française). Si notre enfant devait se retrouver hospitalisé parce que l'équipe n'a pas suivi les recommandations du PAI, ce serait considéré comme "non assistance à personne en danger". Espérons que cela suffise à raisonner la Directrice... la suite au prochain épisode !

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