La vie à quatre

Voilà maintenant 4 semaines que je suis rentrée de clinique avec bébé. Les débuts de vie à quatre ne sont pas toujours simples et nous devons encore trouver notre organisation.

Rencontre avec le grand frère et réactions, difficultés et joies du quotidien, nouvelle organisation familiale... on se dit tout dans cet article !

La rencontre...

Lorsque j'étais à la maternité, les visites des fratries étaient interdites pour raisons de Covid. Je trouve cela bien dommage qu’aucune alternative n'ait pu être proposée (par exemple un espace de rencontre des familles à des horaires précis pour ceux qui le souhaitent). Bref, c'était la première fois que je passais autant de temps éloignée de mon ainé et cela a été difficile pour moi comme pour lui. Il avait l'impression d'être mis à l'écart et cela l'a beaucoup perturbé. Il me reparle aujourd'hui encore du fait qu'il n'avait pas le droit de venir à la clinique.
Pour essayer de palier un peu à ça, nous faisions des visio et il pouvait m'appeler avec sa grand-mère à chaque fois qu'il en ressentait le besoin. Mon mari quant à lui rentrait au moins une fois par jour pour passer du temps avec lui. Ils se sont même fait une "soirée cinéma" avec pizza devant un Disney un soir. 
Par ailleurs, sa petite fête d'anniversaire a bien eu lieu le lendemain de la naissance de notre petit S., comme prévue (juste sans moi).

Ainsi, lorsque je suis rentrée de clinique, mon ainé nous attendait de pied ferme. J'ai pensé qu'il allait d'abord venir vers moi pour un câlin de retrouvailles, mais non ! Il a littéralement fondu sur le cosy pour découvrir son petit frère ! Quoi de plus normal après l'avoir attendu tant de temps ? Comme pour nous, ça a été le coup de foudre au premier regard. Il l'a couvert de baisers et câlins et lui a répéter des "je t'aime" plein d'amour. Il n'en fallait pas plus pour faire fondre mon cœur de maman… !

Les frangins

Je le disais, notre aîné a particulièrement bien accueilli son petit frère. Il est toujours très demandeur de contact, câlins, et autres interactions avec lui. Il s’intéresse à lui, pose plein de questions, nous aide volontiers à préparer le bain, changer les couches, le réconforter, et toutes sortes de petites choses du quotidien… C’est drôle de le voir tenter d’appréhender le concept de petit frère au fil de ce qu’il raconte aux gens : « il boit du lait au sein de maman », « il n’a pas le droit de faire du toboggan », « il pleure parce qu’il ne sait pas encore parler », « il n’a pas encore de dents mais elles sont là, sous la gencive »… 

Il définit les contours de ce que sera cette nouvelle fratrie ("on pourra faire ça", "on ira là", "je lui apprendrai ci et ça"…).
Il a beaucoup mûri en quelques semaines et gagné en patience et en autonomie, je le constate tous les jours. Pour autant, même si c’est très confortable pour nous, il nous faut faire attention à lui laisser toute sa place. Ca reste un petit garçon de 4 ans, très sensible, et parfois il a besoin de toute notre attention. Nous n’avons pas encore eu de grosses crises de jalousie de sa part, mais de temps à autres il nous provoque un peu, fait mine de quelques régressions (qui ne durent pas heureusement), cherche à attirer notre attention par différents moyens. Il nous répète beaucoup qu’il nous aime et a besoin de nous entendre le lui dire en retour. Alors nous tachons d’anticiper ces phases là pour le rassurer le plus possible.
 

Les premiers temps

Concrètement, bébé est allaité à la demande. Cela signifie qu'il tète en moyenne toutes les 2, parfois 3, souvent 1,5 heures... et lorsqu'il fait chaud, ça peut être encore un peu plus souvent car nous ne lui donnons pas d'eau par ailleurs, il prend ce dont il a besoin directement dans le lait maternel. La nuit il nous est arrivé une fois ou l'autre d'enchainer 4h de sommeil d'affilé, mais c'est encore trop anecdotique pour crier victoire. Ce n'est pas simple, mais en vrai pour moi, le plus difficile ce ne sont pas tant les réveils nocturnes. Un bébé qui tète et se rendort dans la foulée ça se gère tout à fait bien. Là où j'ai beaucoup de mal c'est que notre petit lion souffre de reflux et coliques qui lui font mal et entre-coupent son sommeil (et le notre du coup) de nombreux tortillages, râles, grincements et pleurs. Au final on finit souvent par se relever et le bercer ou le porter bien droit pendant bien 30 minutes à 1h... Autant dire que sur un cycle de 2h entre chaque tétée ça fait un peu court comme temps de sommeil... Sans compter que nerveusement ça me met à plat de le voir souffrir et de ne pas toujours pouvoir le soulager (je ferai un autre article sur le sujet et sur nos astuces pour aider bébé dans ces moments difficiles). Tout ça fait que par moments je me sens vraiment à bout et les larmes coulent sans que je ne puisse rien y faire...

Hormis ces difficultés de digestion qui ne sont pas tous les jours aussi intenses, lorsque bébé est dans un bon jour, tout se passe à merveille. Nous avons pu faire des sorties en famille, recevoir la famille et les amis, et même avoir à nouveau un peu de temps pour notre ainé (car ce n'était pas le cas des tous premiers jours et j'en ai beaucoup culpabilisé, mon fils me manquait cruellement). Dans l’ensemble je trouve qu’on s’en sort plutôt bien avec cette maternité-ci, tout parait plus simple et moins dramatique. Sans doute avons nous pris de la bouteille depuis bébé 1 ! Bon, il ne faut pas croire, nous accusons quand même le coup de quelques désorganisations… pour ne pas nous nourrir exclusivement de junk food, nous mangeons encore beaucoup surgelé (big up à Picard 👌), nous accumulons pas mal de bazar et accessoires bébé partout, nous oublions TOUJOURS un truc quand nous partons de la maison, et d’ailleurs nous n’arrivons JAMAIS à l’heure aux rendez-vous (déjà que ce n’était pas notre fort avant !).
Si nous parvenons à être à jour dans le linge et le ménage c’est uniquement grâce à une aide ménagère dont nous avons la chance de pouvoir bénéficier… sinon nous vivrions tous à poil, au royaume des miettes de repas, des jouets qui trônent, et des poils de maincoon...

Après 4 semaines, donc, une certaine routine s’est installée. Je reste prudente car je sais bien que la "routine" avec un nourrisson ne peut pas durer et évolue tout le temps. D’autant que j’ai bien conscience que le contexte actuel n'est pas le contexte dans lequel nous serons dans quelques temps puisque le papa va reprendre le travail (je ne vous dis pas comment j'appréhende... 😭), moi aussi un jour, qu’il y aura une entrée en crèche pour baby lion, un nouveau groupe au Kindergarten pour mon aîné (je vous reparle bientôt de ces péripéties là aussi) et il nous faudra donc réajuster toute cette organisation au quotidien. Mais pour le moment, même si tout tourne autour du rythme de bébé, nous tâchons de profiter de chaque instant de cette période précieuse et qui ne reviendra pas.

Une petite épreuve pour le couple
 

Les débuts de cette nouvelle organisation ce sont aussi des ajustements en permanence et, on ne va pas se mentir, des désaccords et petites contrariétés dans le couple. 
Chacun a sa manière de voir et de gérer les choses, parfois en contradiction totale l'un avec l’autre, et lorsque la fatigue enlève les filtres habituels et étouffe la cordialité, bonjour les prises de bec… Nous tâchons de rester vigilants mais évidemment dès fois ça ne se maitrise pas. J’avoue que ces temps-ci je ne suis pas la plus patiente ni compréhensive du monde… je n’ai plus beaucoup de second degré et tout a tendance à vite m’agacer.  

Pour que l'un de nous soit toujours en forme la journée pour gérer l'ainé (qui était en vacances jusque là) et prendre le relais avec bébé dans les moments difficiles, nous avons convenu que je gérais seule les nuits pour le moment. Cela me laisse l'opportunité de me reposer dans la journée (comme on dit "quand bébé dort, tu dors"). Nous faisons donc chambre à part pour le moment. C'est bien utile et je ne regrette pas ce choix mais forcément cela créé aussi de la distance entre nous. Notre couple ressemble actuellement plus à une coloc de parents qu'à notre duo habituel. Mais je sais que ce n'est qu'une phase et que bientôt nous retrouverons un peu plus d'intimité. Il faut juste veiller à ne pas trop s'éloigner dans l'intervalle... 

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Voici donc pour nos débuts de vie à quatre... Plus de hauts que de bas au compteur, fort heureusement.
Les douleurs et inconforts post-accouchement ont fini par passer. Rien que cela en moins ça aide pour le moral ! Ne me reste qu'à croiser les doigts et faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que passe rapidement cette période de RGO/Coliques de notre bébé lion. Lorsque nous aurons un meilleur sommeil, tout devrait aller beaucoup mieux.