Doula

Jusqu'à il y a peu, je ne connaissais pas l'existence des Doula. Et pourtant, je trouve que c'est une vocation formidable et un accompagnement dont toute femme devrait pouvoir bénéficier si elle le souhaite !

Voici un petit explicatif de ce qu'elles sont et de ce qu'elles font...

Doula, au service de la femme

Une doula est une femme qui apporte soutien et accompagnement moral et pratique à une femme enceinte ou à un couple durant la grossesse, la naissance, et/ou la période néonatale. Elle n’a pas de fonction médicale, elle n’est pas thérapeute. Elle travaille en complément des professionnels de santé, et notamment en parallèle des sages-femmes.

Concrètement, une Doula est elle-même une maman, avec son propre vécu, qui va venir partager son expérience et se mettre à l'écoute d'une autre future maman. Elle la suit avec bienveillance dans ses choix, désirs et besoins, tâche de lui apporter des réponses et du soutien. Elle propose un accompagnement dans la continuité, une relation de confiance, de complicité et d'intimité de femme à femme (mais aussi de femme à homme avec le futur papa !), afin d'aider les futurs parents à vivre une grossesse, un accouchement et à avoir une vie de famille épanouis.

Pour moi, une Doula est un peu le pendant des accompagnants en fin de vie, mais pour le début de la vie.

Pour plus d'informations, je vous invite à aller consulter le site de l'Association des Doula de France.

Pourquoi le choix d'une doula ?

Souvent, les femmes font appel à une Doula après avoir déjà vécu un premier accouchement difficile ou traumatisant. Je ne peux pas dire que ce soit mon cas. Je n'ai vécu ni événement particulier, ni césarienne, ni urgence vitale pour moi-même ou mon fils. Pourtant, j'en garde un souvenir emprunt de nombreuses frustrations, parmi lesquelles, l'impression d'avoir subit mon accouchement plutôt que de l'avoir pleinement vécu, notamment en raison de la majeure partie de mon temps que j'ai passée attachée à un monitoring sans pouvoir bouger. Il y a également eu le manque terrible de visibilité sur "où j'en étais" dans le processus (dilatée à combien ? est-ce que ça avance bien ou pas ? pour combien de temps j'en ai à peu près encore ?... même si je comprends aujourd'hui que ce n'est pas quelque chose de déterminable en fin de compte) puisque nous avons vraiment été laissés seuls. Ou encore la frustration d'avoir raté mon début d'allaitement car l'équipe a préféré "jouer la sécurité" et administrer par pipette une dose de lait maternisé à mon fils pour qu'il passe bien la nuit... (lire : Il était un accouchement). Autant de petites contrariétés dont je ne veux plus.

Cette fois-ci, j'ai bien la ferme intention d'être actrice et maitresse de mon accouchement et des premiers jours de vie de mon second fils. Et pour m'aider dans ce processus et m'accompagner dans la gestion de la douleur et du stress (stress qui a clairement été à l'origine de ma perte de contrôle total lors de mon premier accouchement), j'ai donc choisi de faire appel à une doula.

En quoi la Doula va-t-elle m'aider ?

Voici comment j'envisage cette relation et le travail ensemble :

1. Rédaction de mon projet de naissance : je souhaite que ma doula puisse m'aider à réfléchir et à formaliser ce que je souhaite vraiment pour cet accouchement, à mettre par écrit ces souhaits ainsi que toutes les choses que je ne veux pas ou qui m'inquiètent. Le tout est de tourner tout ça pour que ce soit le plus courtois et acceptable possible par l'équipe médicale, le but n'étant pas de les braquer avec des exigences interminables et peu de considération pour leur métier ! L'équipe en question est tenue, a priori, de s'y référer et de s'y tenir lors de l'accouchement (dans la mesure du possible et sauf si contre-indication pour ma santé et celle de bébé bien sûr). Je vous partagerai prochainement mon projet de naissance finalisé.
   >> EDIT : lire aussi l'article projet de naissance
2. Préparer au mieux physiquement et psychologiquement cette venue : écoute, discussions, conseils de lecture, mais aussi exercices pratiques et astuces, massages, détente,... autant de cordes à l'arc de ma doula.
3. Une présence lors de l'accouchement :

• chez moi pour une première phase au calme, tranquillement, pour le début du travail (si première phase il y a ?)
• puis si possible à l’hôpital pour le moment où les contractions se rapprocheront et jusqu'à la naissance, en parallèle des équipes de soin (j'ai bon espoir que d'ici cet été les choses se seront un peu détendues avec le Covid...). Pour mon premier accouchement, je me souviens avoir vu se relayer les sages-femmes et n'avoir eu aucun feeling particulier avec l'une d'entre elles. Pour un moment aussi important que la mise au monde de mon second enfant, je veux avoir auprès de moi (en plus de mon merveilleux mari) une présence familière et de confiance, quelqu'un que j'aurai appris à connaître différemment et qui me sera entièrement dédiée. Ce n'est pas un "caprice" de princesse, je trouve que c'est juste normal d'avoir ces attentes là quand on met un enfant au monde.

J'espère ainsi mettre toutes les chances de mon côté pour être sereine et prête pour cet accouchement que je souhaite le plus physiologique possible.

Enfin, sauf si tout se passe aussi merveilleusement que je l'espère (spoiler : la vie avec un nourrisson ne ressemble jamais totalement à l'idée qu'on s'en était faite), je vais peut-être également faire appel à elle pour les premiers temps de la vie à quatre. Pour me rassurer, soulager mes doutes, avoir une présence apaisante, juste pouvoir souffler 1h, m'aider à gérer cette réorganisation de la famille, peut-être me soutenir dans l'allaitement, même si je nourris l'espoir secret que tout soit bien plus facile sur cet allaitement-ci, maintenant que "je sais comment faire".

Nous verrons au fur et à mesure de notre relation et de la vie avec bébé comment les choses évoluent et si oui ou non sa présence s'avèrera nécessaire.

Oui mais quel prix pour tout ça ?

Vous vous en doutez bien, les doulas ne sont pas des bénévoles. Même si leur engagement confine à une véritable vocation et qu'elles se dévouent bien souvent corps et âme à une famille, il faut bien qu'elles arrivent à vivre elles-aussi.

Pour les quelques contacts que j'ai pu avoir avec des doulas, j'ai compris que toutes proposent le même schéma : soit un accompagnement ponctuel au besoin, soit un accompagnement plus prolongé sous forme de forfait avec plusieurs séances, dont souvent un forfait "présence à l'accouchement".
Le feeling étant très bien passé avec notre doula, nous avons fait le choix de partir sur un forfait de 7 séances de 2h + sa présence à l'accouchement. Nous verrons au besoin s'il faut ajouter ou non des sessions supplémentaires.

Pour cet accompagnement sur-mesure, nous allons donc débourser dans les 600€ comprenant :

• les rencontres à domicile (50€ la séance d'environ 2h)
• la disponibilité en permanence 3 semaines avant la date du terme de l’accouchement (ce qui implique malheureusement pour ma doula qu'elle sera limitée dans ses envies de vacances puisque Numérobis est susceptible de naître dès fin juillet déjà...)
• la présence en continue à l’accouchement, quelle que soit sa durée (si on le souhaite bien sûr, et en accord avec l’équipe médicale - 250€ la présence à l'accouchement)

C'est une somme, j'en ai conscience, et je mesure ma chance d'être suffisamment "sécure" financièrement pour pouvoir me permettre un tel accompagnement (qui, je le répète, devrait pouvoir être proposé à toutes les femmes !!). Mais quand on y pense, les tarifs ne sont pas si énormes que ça. Lorsque je vais chez ma micro-kinésithérapeute par exemple, j'en ai pour 70€ la séance et je n'y reste jamais une heure entière... Et ma présence ne la contraint ni à devoir être disponible H24 pendant 3 semaines, ni à se déplacer, ni à répondre à mes mails et appels stressés à toute heure du jour ou de la nuit !

En gros, c'est un petit luxe car ce n'est pas "indispensable", mais pour moi c'est un effort financier auquel je consens volontiers si le bénéfice est à la hauteur de mes attentes. On dressera le bilan au terme de l'accompagnement !