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C'est l'histoire d'un quasi burn out

Hum. Il y a quelqu'un ?

Alors voyons voir, où est l'interrupteur... Ah par là. Voilà. Aaaah on y voit mieux avec un peu de lumière. Oh là là, c'est quoi cette couche de poussière ? Ça fait plus d'un an que ce blog est resté à l'abandon dites-donc... ça en fait des non-dits et des histoires restées en suspens. Et pourtant il s'en est passé des choses !

Ce n'est pas que je n'avais rien à écrire ou que je ne le voulais pas, mais c'est plutôt que je ne le POUVAIS pas. Permettez moi de digresser un peu de l'objet premier de ce blog et de vous parler aujourd'hui d'autre chose que de maternité... Quoi qu'à bien y réfléchir, tout est lié de toute façon... Je vais vous raconter l'histoire de mon "quasi" burn out. Oui je sais, ce n'est pas le sujet le plus joyeux du monde de prime abord, mais l'histoire se termine bien, je vous rassure.

 

 

Alors nous voici près de deux ans en arrière. J'avais repris le travail après 4 mois de congés maternité. 4 mois ça peut sembler beaucoup, et pourtant il n'en est rien. A 4 mois, mon fils ne faisait pas encore ses nuits et je l’allaitais encore. Je commençais tout juste à retrouver une organisation de mon foyer, mais j'étais fatiguée (ooooh combien fatiguée), toujours un peu malade, et carrément à fleur de peau. J'avais le sentiment de ne rien maitriser encore et d'être souvent démunie face aux pleurs de mon bébé. Il m'arrivait de craquer au milieu des réveils nocturnes, m'imaginant que je ne dormirais plus jamais plus de 3h d'affilé.
Le tsunami qu'a représenté l'arrivée de notre fils dans notre vie n'en n'avait pas encore fini de recouvrir notre organisation et de transformer tous nos repères, et pourtant, il fallait déjà retourner au quotidien d'une journée de travail : metro/boulot/[pas]dodo.

Quelque part, au début j'étais contente de partager un peu la charge de la gestion de mon bébé RGO/petit dormeur avec les professionnels de la crèche, me disant que comme ça, en rentrant le soir, je serais sans doute plus disposée à gérer les pleurs incompréhensibles et interminables. Non pas que monsieur Papa n'était pas présent, il a toujours été d'un soutien infaillible et salutaire durant tout ce temps. Mais au final, lui travaillant la journée, c'était bien moi qui berçais, portais, nourrissais, stimulais ou apaisais notre fils toute la journée.
J'étais même contente de pouvoir retrouver mes collègues et mon activité professionnelle.

Mais, bien évidemment, ce n'était pas si simple que ça... Tout d'abord, il a fallut réaliser que le monde ne s'était pas arrêté de tourner en attendant mon retour... ! (incroyable, non ?!!). Mon entreprise et les projets avaient avancés, chacun de mes collègues fonçait tête baissée dans son train-train, sans trop se soucier de mon état d'esprit. Pour chacun d'eux, si j'étais de retour c'est donc que j'étais prête à reprendre mon rythme et à les rejoindre. J'ai eu la désagréable impression de devoir courir après le train en marche, découvrant toujours plus de wagons supplémentaires ajoutés en mon absence... L'entreprise dans laquelle je travaillais venait de fusionner avec une autre entité. Mon périmètre géographique de travail et mon champs d'action s'étaient donc élargis, de fait, et la nature  de mes missions s'est transformée. Revers positif de la médaille : mon salaire avait augmenté en conséquence. Je ne pouvais donc pas me plaindre. Plus les jours passaient, plus la charge de travail croissait, plus le nombre de mails explosait, et - je le comprends aujourd'hui mais je ne pouvais pas le voir à l'époque - moins mon job et mes nouvelles responsabilités me correspondaient.

Très vite j'ai du renoncer à tirer mon lait sur mon lieu de travail. Même si mon employeur ne m'avait pas mis de bâtons dans les roues (du moins pas sciemment), je sentais que ce n'était pas du tout chose connue ni acceptée, surtout pas par mes collègues. L'allaitement représente un tabou qu'il est difficile d'aborder, encore plus en entreprise. La journée, j'étais loin de mon bébé et j'en étais malheureuse comme les pierres. En déplacement plusieurs jours par semaine, je rentrais parfois si tard le soir que mon fils dormait déjà. La journée, chaque montée de lait, chaque pensée vagabonde, me ramenaient toujours invariablement à mon lionceau. Mais j'étais bien payée et j'avais acquis un statut professionnel tout nouveau et gratifiant. Notre société nous fait comprendre que nous les femmes, ne devons pas nous contenter d'être mères. Pour être respectées, il nous faut également prouver que nous pouvons avoir aussi une "carrière"... J'acceptais donc les choses.

Je ne voyais rien venir. Ni mon employeur d'ailleurs. Et un beau jour, j'ai craqué. J'ai tiré la sonnette d'alarme pour dire que je ne m'en sortais plus, que je ne me retrouvais plus dans mes nouvelles fonctions, que j'avais besoin d'aide : une réorganisation de mon travail, une formation, n'importe quoi mais de l'aide. On m'a proposé un plan d'action complètement absurde dans lequel il me fallait rapporter chaque semaine de l'état d'avancement de mes taches... Comment ajouter du stress au stress... J'imagine que mon manager pensait bien faire. On "croyait en moi", on "me faisait confiance". J'étais persuadée qu'on me faisait une fleur et qu'il me fallait me montrer à la hauteur de cette confiance. J'ai tenu encore quelques mois comme ça. En me persuadant que j'allais bien finir par y arriver, comme les autres, en tirant toujours plus sur la corde, au détriment de mon bien-être et, ainsi, de celui de mon couple et de ma vie de famille. J'en étais arrivée à perdre totalement confiance en moi et en mes capacités. Ma charge de travail était telle que j'en faisait des insomnies (alors que mon fils avait fini par dormir, lui !). J'en était venue à ne même plus ouvrir mes mails (que je recevais par centaines en quelques jours), ni même mes mails personnels. Je délaissais tout, à commencer par moi-même. Je n'avais plus de temps de cerveau disponible pour rien. Et ainsi, petit à petit, je m'enfonçais dans une spirale délétère.

Là encore, c'est mon mari, mon merveilleux, courageux, bienveillant mari qui m'a fait prendre conscience de mon état. Je ne me considérais pas en burnout car la représentation que j'avais de quelqu'un dans cet état était celle d'un être prostré, dépressif, plus en capacité de faire quoi que ce soit. Je ne me considérais pas comme tel, car j'arrivais encore à travailler et à me réjouir des quelques victoires et sensations positives qu'il me restait de temps à autres.
"D'accord tu n'es pas en burnout"... et sans attendre d'accord de ma part (que j'étais de toute façon bien en peine de lui donner), mon mari a envoyé mon CV a toutes sortes d'entreprises et de connaissances. Et, coïncidence, coïncidence, le jour où, à bout, j'ai finalement décidé de me mettre en arrêt quelques jours, j'ai obtenu un entretien pour un nouveau job. Mon job actuel. Il n'y a pas de hasard dans la vie.

Depuis, je vais mieux ! :-)

Je fais un travail qui me correspond vraiment, je suis soutenue et respectée par ma hiérarchie et par mes pairs. Je me sens stimulée et épanouie. Et, cerise sur le gâteau, j'ai bien plus de temps à accorder à ma famille. Il me fallait juste le petit coup du destin pour me pousser à changer de direction.

Me voilà de retour, donc, avec à nouveau du temps et de l'énergie pour faire quelque chose qui me plait et me fait du bien : écrire.

 

 

 

 

 

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