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Au commencement...

Le désir de bébé est né en moi il y a plusieurs années déjà. Mon compagnon de l'époque de mes premiers essais n'était pas le père de mon fils.

A cette époque, je ne me sentais pas particulièrement pressée d'être enceinte, et pas non plus inquiète que ce bébé tarde à se nicher. Je me disais qu'il fallait laisser faire la nature et qu'adviendrait ce qui devait. Et puis, quand au bout d'un an d'essais "au petit bonheur la chance", bébé n'avait toujours pas pointé le bout de son nez, le diagnostique des ovaires polykystiques (les fameux "OPK") est tombé. Couplé à quelques difficultés également du côté de mon ancien compagnon, j'ai alors pris conscience qu'avoir un bébé n'était pas forcément la chose la plus évidente au monde... 
Pour la faire courte, disons qu'au bout de plusieurs cycles sous tension (pas uniquement à cause de la problématique bébé d'ailleurs), notre couple, déjà instable, a fini par péricliter. 

Alors, quand quelques années plus tard, avec Monsieur ma moitié, nous avons décidé de fonder notre famille, mon approche de la question n'a pas du tout été la même. Même si officiellement j'étais d'accord pour à nouveau "laisser faire la nature" et voir où cela nous mènerait (après tout, les circonstances n'étaient plus les mêmes non plus), je ne pouvais pas m'empêcher d'angoisser. Peur que ça ne fonctionne pas, peur que des tensions ne pèsent à nouveau sur mon couple, peur d'essuyer un nouvel échec à 30 ans passés... Alors cette fois-ci, dès le départ, j'ai décidé de prendre les choses en mains. Nous avons essayé toutes sortes de méthodes et recettes de grand-mère glanées au fil d'Internet (huile d'onagre, acide folique, réflexologie plantaire, changement d'alimentation, etc...). Je me suis mise à calculer avec méthode et précision, tests d'ovulation à l'appui, au point de ne penser plus qu'à ça. A chaque cycle il me semblait ressentir tous les symptômes possibles et imaginables de grossesse : seins gonflés et douloureux, nausées, maux de ventre, fatigue..., il m'arrivait d'avoir plusieurs semaines de "retard", mais toujours, invariablement, les règles finissaient par arriver. J'avais l'impression que mon corps se moquait de moi, jouait avec mes nerfs, me laissant à chaque fois croire en la possibilité d'une grossesse pour mieux me poignarder dans le dos... 

Au bout de plusieurs cycles d'ascenseur émotionnel, j'ai demandé de l'aide un peu plus poussée à ma gynécologue. Et lorsque la médecine s'en mêle, tout d'un coup, ce qu'il pouvait rester de "magique" ou d' "aléatoire" à la conception semble totalement disparaître. On subit des examens en tout genre, prises de sang, spermogrammes, échographies et autres hystérosalpingographies peu agréables. On prend des traitements un peu plus lourds, et on se rend plusieurs fois par mois chez son gynécologue, au laboratoire, à la pharmacie. Là encore, on espère, on se dit que désormais on est bien suivi et que les choses arriveront plus vite.

Et finalement, au bout de plusieurs nouveaux cycles sous contrôle médical (faits eux-aussi d'espoirs et désillusions), on nous fait comprendre que de toute façon ça ne sert à rien d'espérer, que nous n'arriverons pas à concevoir seuls, et qu'il nous faudra passer par une insémination (IAC).

 

Coup de massue.

 

A ce moment là, quand on est une femme, il se passe toutes sortes de choses dans notre tête. On se dit qu'on n'arrivera jamais à tomber enceinte, qu'on n'est finalement pas une vraie femme parce qu'on n'arrive même pas à faire ce que notre genre est "programmé" à faire depuis des milliers d'années (comme si c'était là la seule chose qui conditionnait notre statut de femme, d'ailleurs... !), j'en passe et des meilleures. On en viendrait presque à espérer "au minimum une fausse couche", juste pour se rassurer sur notre capacité à pouvoir au moins tomber enceinte une fois... Quand on sait la douleur que cela représente pour celles qui perdent un enfant, c'est complètement stupide et mal venu de penser ça. J'en ai bien conscience, rassurez-vous. Mais dans ces moments là, la raison nous fait défaut. On commence à en vouloir à la terre entière, et tout particulièrement à ces femmes qui tombent enceintes au premier essai. La moindre de nos connaissances qui a le malheur d'annoncer sa grossesse avant nous devient immédiatement "persona non grata". Pire que tout, le rapport à notre propre corps devient douloureux. On en vient à se détester soi-même. 

Un moment difficile pour soi et difficile pour un couple. On peut vite perdre pieds. 

Heureusement, j'ai le plus fantastique des compagnons de l'univers (oui, désolée mesdames, c'est moi qui l'ai eu ! :-p ). C'est à ce moment qu'il a eu la merveilleuse idée de me proposer de nous marier. Je ne fais pas partie de ces femmes qui rêvent mariage depuis leur enfance. Pour tout vous dire, ce n'est tellement pas mon truc que je n'avais même jamais envisagé que ça pourrait m'arriver un jour. Mais avec lui, à ce moment précis de ma vie, c'est soudain devenu une évidence. Cette demande était un message fort et beau. Pour moi, cela voulait dire :

"Peu importe qu'on n'arrive pas à avoir d'enfant, c'est tout de même à tes côtés que je choisi de passer le reste de mon existence. Peu importe les difficultés qu'on rencontrera dans notre vie, c'est ensemble qu'on les surmontera".

Et ÇA, ça a remis du sens dans toute cette aventure, et, quelque part, à mon existence toute entière. J'ai pris conscience qu'au fond de moi, ce que je craignais le plus dans tout ça, c'était que mon incapacité à avoir un enfant ne fasse fuir l'homme de ma vie, et ne me voue à finir seule, recluse de la Société (Société où on te fait comprendre que si tu n'as pas au moins connu l'expérience d'avoir un enfant, tu as raté ta vie). Cette demande en mariage m'a aidée à dédramatiser la situation et à voir les choses sous un nouvel angle. Le bébé n'était plus une finalité en soi, mais une étape dans notre longue vie de couple que nous franchirions ensemble, peu importe où elle nous mènerait.

Il se trouve que nous étions déjà bien lancés dans le processus de PMA (demande SECU de prise en charge reçue, RDV actés, premières piqûres de Gonal-F et Ovitrelle dans le frigo...). Mais quand il a fallut débuter le parcours IAC, nous avons finalement choisi de mettre la priorité sur la consolidation de notre couple, de faire ainsi une pause dans les essais médicalisés, au moins le temps de laisser passer le mariage.
Bien sûr, une part de moi ne voulait pas tout lâcher pour autant, car cela signifiait devoir relancer la machine dans quelques mois, avec toute l'énergie et la patience que cela impliquerait. J'avais peur qu'en abandonnant tout maintenant, je n'aie finalement plus le courage de m'y remettre ensuite. J'ai alors demandé à ma gynécologue si on pouvait juste essayer un dernier cycle avec de "simples" stimulations de mon coté, sans passer par le labo pour la suite de l'IAC, juste pour voir déjà comment mon corps réagirait et pouvoir ainsi être mieux préparés à notre reprise des essais. Évidemment, c'était une idée vaine selon elle, mais moi j'avais besoin d'aller au bout de cette première étape, pour avoir la sensation de finaliser un chapitre et de maîtriser un minimum ma destinée.

 

Et contre toute attente, ce mois-ci...

 

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Un petit miracle se produisit... 

 

Cette année 2017 fut riche en émotions, à bien des égards. Un démarrage de grossesse compliqué (j'en parlerai dans un prochain article), un mariage à 5 mois de grossesse, quelques complications (on y reviendra aussi...), une lune de miel en toute prudence, une fin de grossesse en compte à rebours, et, enfin, une naissance, comme une délivrance...

 

Avoir un enfant relève parfois d'un véritable combat.

A toutes ces femmes qui connaissent un parcours douloureux (et Dieu sait qu'il y a des parcours bien plus compliqués et dramatiques que le mien), j'adresse toutes mes pensées de soutien et mon courage.

Vous n'êtes pas en échec de quoi que ce soit. Il faut continuer à vous aimer et à vous projeter avec confiance sur l'avenir.

Je vous souhaite à toutes un dénouement heureux, quel qu'il soit.

 

N'hésitez pas à partager vos histoires et combats personnels en commentaires, vos parcours seront un réconfort pour de nombreuses femmes.

 

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