Lettre à mon aîné

Je sais qu’en ce moment je ne suis pas la plus disponible des mamans pour toi et qu’à bien des égards je te manque. Sache que toi aussi tu me manques, que je me languis de toi et de nos après-midi en tête à tête.

Je voudrais partir en longue promenade avec toi, t’emmener à la médiathèque, à la piscine, faire du bricolage, de la cuisine, jouer avec toi, tout simplement, prendre le temps de te rejoindre dans ton imaginaire si fascinant. Au lieu de ça, nos moments sont entrecoupés de pleurs de ton frère, de tétées, de couches à changer et de 1000 autres choses à faire pour faire tourner la maison. Pire encore, je suis si fatiguée que je n’ai plus la patience de te laisser expérimenter, argumenter, négocier et faire des bêtises de ton âge (que, bien naturellement, tu multiplies depuis l’arrivée de bébé). Je cris fréquemment, je menace quelques fois, je punis bien trop souvent… je ne me reconnais plus. 
Pour tout cela, je m’excuse mon petit chat.

Sache que quoi qu’il arrive, en toutes circonstances, jour comme nuit, je t’aime de tout mon cœur. Tu es mon grand garçon, mon premier né, celui qui a fait de moi une maman et transformé notre couple en famille. Tu es un être passionné et passionnant, riche et complexe, tu me fascines et me bluffes tous les jours par ton intelligence, ta vivacité et ton originalité. Pendant que je pouponne, toi tu continues de grandir, et à une allure effrénée. Je suis fière de celui que tu deviens, même si je m’en veux de ne pas toujours être à tes côtés pour t’y accompagner. J’essaye de te le dire, j’essaye de te faire comprendre combien tu comptes pour moi, et j’ai conscience que ce n’est sans doute pas assez. 

Je ne vais pas te mentir, les choses risquent de durer ainsi encore un petit moment. Le temps que ton petit frère grandisse et espace ses tétées, le temps que ses coliques et angoisses de nourrisson se tassent et que je puisse a nouveau le poser plus de 10 minutes d’affilée, le temps que nous trouvions notre équilibre et notre organisation familiale. Mais l’important c’est de se rappeler que cela va passer et bientôt ces débuts un peu chaotiques seront derrière nous et feront partie de notre histoire. Bientôt tu trouveras ta place. Plus tout à fait la même qu’avant, mais ta place de grand frère et de fils aîné cher à notre cœur. Bientôt toi aussi tu pourras profiter davantage de ton petit frère et de moments de complicité avec lui et tu découvriras une nouvelle forme de relation qui transformera ton existence.

En attendant, MERCI pour tout. Merci pour ta patience, ton aide, ton amour. Ils m’aident à tenir bon dans les moments difficiles.