Une nuit avec un nourrisson

1:59 : bébé se réveille pour une seconde tétée nocturne. Je me dis en mon fort intérieur que ce n’est pas si mal : la dernière tétée s’est terminée vers 00:30… (ou plutôt elle s’est terminée vers 23:30 mais je suis parvenue à recoucher bébé à 00:30). Presque 1h30 de sommeil dis donc, wouhouuu !
Après 28 minutes d’une tétée étonnamment calme, bébé semble s’être rendormi paisiblement. Mince, qu’est ce que je fais du coup ? Je lui fait faire un rot ou pas ? Si je le change de position là il va se réveiller, c’est sûr… mais s’il ne fait pas son rot va-t-il réussir à dormir correctement ?? Arf le dilemme est bien trop cruel a cette heure avancée. J’aurais bien aimé un 50/50 ou un appel à un ami… Allez, je tente de le recoucher comme ça…

2:45 : Ok bad idea… je me relève avec les hurlements de bébé en pleine crise de crampes (coliques forever ✌️). C’est reparti pour la ronde des 10.000 pas… je connais le circuit par cœur : je démarre devant les fenêtres de la salle à manger, je traverse la pièce, je remonte vers le couloir de l’entrée, je reviens jusque dans la cuisine et je repars vers les fenêtres. Le tout est de faire ça sur un petit pas chaloupé qui met bébé en transe. Salle à manger, couloir, cuisine, inlassablement. Parfois je pousse jusqu’à la chambre d’amis ! D’autres fois je varie et je passe aussi au travers du bureau et de la salle de jeux des enfants (mais cette dernière est bien trop souvent piégée par un parterre de jouets, je préfère éviter ce terrain miné…)
Salle à manger, couloir, cuisine. Salle à manger, couloir, cuisine. Salle à m… Tiens, je vois par la fenêtre que quelqu’un est en train de se garer devant le parc ! Youhouuuu une animation !!! J’observe frénétiquement la réalisation du créneau nocturne en espérant secrètement qu’il soit raté et que la personne doive le recommencer (ben oui, ce n’est pas si souvent qu’il se passe un truc sous mes fenêtres à cette heure-ci !!). Zut, la manœuvre est réalisée avec brio… damned. Je vois le propriétaire sortir victorieusement de son véhicule et traverser le parc à vive allure. Il est en t-shirt et pantacourt le fou, il n’a pas froid dis-donc !
Oh zut, bébé s’agite et pleure à nouveau. Je suis restée statique trop longtemps à son goût. Ok ok, je remets la tétine, et je repars à travers la pièce en chaloupant, vers le couloir, la cuisine, la salle à manger…

3:14 : bébé s’est endormi mais continue à se tortiller de temps à autres. Allez, je continue encore mon petit tour jusqu’à 3:30 et ensuite je tente de le recoucher ! Cette fois ça fonctionne, yes !

4:17 : mince je m’étais bien endormie, c’est rude. Je me relève en titubant et vais donner le sein sans réfléchir. En vrai, bébé aurait peut être eu juste besoin d’un calin ou d’éliminer ses gaz et se serait rendormi rapidement mais je n’arrive plus à réfléchir et je préfère aller au plus simple.
Je m’endors pendant la tétée et me réveille en sursaut (et en culpabilisant, bien sûr). Ça fait déjà 24 minutes que bébé tette, et j’ai bien dû dormir 15 minutes sans m’en être rendu compte ! Quelle mère inconsciente je fais !!

Si vous vous demandez comment je fais pour savoir, j’utilise une application qui me permet de savoir où j’en suis (quel sein, à quand remonte la dernière tétée, combien de temps elle dure…) :

Bébé se décroche de mon sein dans son sommeil. Je me lève et cette fois je lui fais faire un rot. Du coup il se réveille. Et vomi. Et donc pleure… Je repars en tournée dans la salle à manger, le couloir, la cuisine (bientôt en tournée dans toute la France et près de chez toi, public). 

5:05 : j’ai tellement de mal à garder les yeux ouverts. Je vois les minutes qui défilent sur le Google Home : 5:15, 5:28… J’ai cette petite sensation de fin du monde. Je me mets à pleurer en silence. J’ai le dos en compote, les bras me brûlent, je voudrais juste dormir. 
5:35, tant pis, je tente de le reposer dans son lit, il faut vraiment que je dorme.

6:00 : bébé râle dans son sommeil, les crampes sont de retour, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il pleure. Le papa vient à la rescousse, rognant sur sa nuit de sommeil et malgré la perspective d’une rude journée de travail. 🙏 Je lui suis si reconnaissante. Je dors enfin 1h30 d’affilée.

07:30 : je rejoins ma petite famille dans la salle à manger. Les voir tous les trois me sourire me fait oublier toute la difficulté de la nuit et je repars comme en 40 (ou presque).

Et vous votre nuit ?

Ce scénario retranscrit nos nuits jusqu’à il y a encore quelques jours. Depuis peu il y a moins de pleurs. J’ose y croire…

Il s’agit de ma propre expérience avec un bébé allaité et qui souffre de reflux et coliques du nourrisson. J’ai bien conscience que les choses sont sans doute très différentes dans d’autres familles.